100 mots sur… Blood Lake: Attack of the Killer Lampreys

BloodLakeAh, The Asylum! que tu nous gaves de tes écoeurantes confections! Blood Lake est le genre de film que feu Roger Ebert qualifiait de idiot plot (« intrigue à idiots »), c’est-à-dire un film dont l’intrigue repose entièrement sur la prise systématique de la pire décision possible à chaque noeud narratif. Remplacez n’importe lequel des choix effectués par les personages du film par l’option sensée que choisirait un être humain normal et l’intrigue disparaît, faute de tension dramatique, d’enjeux et de conflit. Dieu bénisse donc les idiots: ils permettent les (mauvaises) histoires.

Les dix derniers mots: Seul bon point: la participation éphémère du biologiste Jeremy Wade.

100 mots sur… Le mauvais

LeMauvaisL’un des prérequis en fiction est le protagoniste, personnage central chargé d’une mission importante dont on souhaite la réussite. Le mauvais est ce qui arrive quand on retire cette notion. Ceci permet au point de vue de se déplacer librement entre les divers acteurs et témoins du meurtre central à l’intrigue. Il devient donc impossible de discerner une mission spécifique à l’un d’eux mais, en contrepartie, le roman montre plus efficacement les impacts émotifs sur chacune de ces vies, toujours avec le même degré de compassion, coupables et victimes confondus.

Les dix derniers mots: Ironiquement, Le mauvais n’a de mauvais que son titre trompeur.

100 mots sur… Le pingouin

LePingouinCe roman exploite la tendance naturelle du lecteur à souhaiter le succès du protagoniste pour représenter comment des gens ordinaires peuvent permettre des atrocités sans s’y opposer. Le héros, Victor, réalise que les personnes qui font l’objet des nécrologies  qu’il écrit sont subséquemment liquidées. Bien qu’il perçoive comment ses actions mènent à des meurtres, il poursuit son travail parce qu’il ne se sent pas directement responsable. De même, le lecteur sympathise avec Victor en tant que protagoniste, mais cette sympathie le rend essentiellement complice à son tour des crimes perpétrés.

Les dix derniers mots: Une belle démonstration de la différence entre empathie et sympathie.

Lecteur au rapport!

Un café maison par Keigo Higashino

UnCafeMaisonEh oui! Je retombe dans mes livres japonais! Après un détour dans le monde russe et ukrainien, je reviens à mes anciennes amours (parce qu’il faut bien que je passe au travers de ma pile!). Voyez vous, j’avais été quelque peu échaudé par 1Q84 de Murakami Haruki et je voulais prendre un peu de distance avant de retoucher aux auteurs du pays du soleil levant. Il est encore tôt pour me prononcer (deux chapitres lus), mais j’ai tout de même un bon pressentiment.

Story Structure Architect par Victoria Lynn Schmidt

StoryStructureArchitectOn dirait que Schmidt a pris peur lorsqu’elle a vu Story Physics de Larry Brooks me lasser avec son propos redondant et son usage intempestif d’analogies. Ça m’amuse d’imaginer qu’elle s’est alors empressée de condenser son contenu à l’extrême, n’en laissant que des listes et des définitions. Terriblement sec mais tout aussi efficace. Si la plupart des ouvrages sur l’écriture sont des revues de décoration, Story Structure Architect est un feuillet d’instruction pour assembler les meubles sur les photos.

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Un dernier mot avant de fermer la boutique: je songe sérieusement à changer la formule de Lecteur au rapport!, voire à supprimer cette rubrique. Je rencontre souvent les mêmes deux problèmes: soit un livre s’éternise sur ma table et je finis par manquer de choses à dire à son sujet, soit j’écris la rubrique alors que je viens de commencer un livre et je n’ai rien à dire dessus. Tant qu’à taper sur un clavier pour remplir une colonne de mots, j’aimerais autant mieux vous offrir du contenu plus intéressant et pertinent. J’y réfléchis dans la semaine qui vient…

Lecteur au rapport!

Story Physics par Larry Brooks

StoryPhysics

Une autre semaine, sept autres petits chapitres lus dans Story Physics. Ma vitesse de croisière peu élevée tient du fait que je concentre mon temps de lecture sur les oeuvres de fiction, surtout des romans ces temps-ci. J’ai déjà passé une somme de temps considérable sur l’assimilation de théorie l’an passé, j’ai envie cette année de prendre les choses à la légère. Après tout, après m’être frotté aux écrits de tant de praticiens, j’en suis venu à la conclusion qu’en fin de compte, ce ne sont là que des opinions. La base, je l’ai acquise depuis longtemps. Tout ce que je lis maintenant sur le sujet, c’est pour l’agrément et rien d’autre.

Azazel par Boris Akounine

AzazelJe parlais de mettre l’accent sur la lecture de romans? Voilà! Non seulement j’ai terminé Le dernier amour du président d’Andreï Kourkov au cours de la semaine dernière, mais en plus j’ai trouvé le temps de  lire au complet Igor Grabonstine et le Shining de Mathieu Handfield, une suggestion d’Amélie. Que de succulentes lectures: cinq étoiles sur cinq pour les deux! Il va d’ailleurs falloir que j’écrive une critique en bonne et due forme pour le roman de Handfield. En attendant, j’ai attaqué Azazel, le premier volet de la série Éraste Fandorine de Boris Akounine. De la bonne vieille énigme policière comme je les aime!

 

Lecteur au rapport!

Le dernier amour du président par Andreï Kourkov

DernierAmourPresidentLa dernière semaine a été plutôt rude autant sur le plan professionnel que personnel alors je n’ai pas beaucoup progressé dans mes lectures, si ce n’est d’un blitz dans l’après-midi d’hier pour terminer Story Engineering. Je demeure cependant fier d’une chose: j’ai tenu mon engagement en ce qui concerne ma lecture de romans. En effet, je n’en ai qu’un seul en chantier présentement, Le dernier amour du président. Il est assez costaud, mais il compense amplement en qualité. On dirait bien qu’Andreï Kourkov est en train de devenir l’un de mes auteurs préférés.

Story Physics par Larry Brooks

StoryPhysicsJ’ai bien aimé le précédent ouvrage de l’auteur, Story Engineering, mais je trouvais que Brooks avait tendance à se répéter. En retirant toutes les répétitions et les analogies de sport, on aurait pu certainement s’épargner une centaine de pages. Alors que je commence Story Physics, j’ai nécessairement un soupçon qui me vient en tête: ce livre se révèlera-t-il une répétition de 250 pages du précédent? Peu importe, le propos de Brooks est toujours fort pertinent; je m’attends ici au même niveau de réflexion sur l’art de l’élaboration d’oeuvres de fiction.

Lecteur au rapport!

Story Engineering par Larry Brooks

StoryEngineeringUne approche réaliste, une méthode pratique, des exemples concrets – quel plaisir de lire ce livre après avoir dû me taper tant de théories à l’argumentation faible et au propos anémique dans d’autres ouvrages sur le même sujet. Larry Brooks continue de me plaire en prônant d’étudier le « génie narratif » à l’opposé de s’en remettre aux bonnes grâces des muses capricieuses. Car oui, vous pouvez écrire si vous travaillez bien, que vous soyez « inspiré » ou non.

Le mauvais par Yoshida Shuichi

LeMauvaisJe retrouve dans ce roman la même tendance qui m’avait déplu dans 1Q84: un traitement tellement libre de la chronologie des événements qu’on finit par perdre le fil. Est-ce que je suis en train de lire l’intrigue principale? Ou un flashback? Ou le récit d’un personnage auquel pense un autre personnage pendant un flashback provoqué par les propos d’un troisième? Peut-être est-ce aussi une caractéristique typique de la littérature japonaise. Je finirai bien par le découvrir…

Le dernier amour du président par Andreï Kourkov

DernierAmourPresidentJe n’ai que six chapitres de lus jusqu’à présent, mais je reconnais déjà le style qui m’avait accroché dans Le pingouin. Je devrais donc apprécier les 99% restants de ce livre. Ce qui me fait penser: ce matin, j’ai pris conscience que ma manie de lire plusieurs romans de front constitue un handicap majeur à mon rythme de lecture. C’est pourquoi je songe à changer ma façon de procéder: dès que j’aurai terminé Le mauvais, je vais me concentrer uniquement sur Le dernier amour du président. Je ne commencerai un nouveau roman que lorsque Le dernier sera fini. Puis ce sera un à la fois. Peut-être. On verra.

Timbrés de l’orthographe, numéro 9

TimbresDeLOrthographe009Je suis déçu. En fait, je déchante beaucoup et ce n’est que le second numéro que je lis. Tout ce que je percevais comme de la fraîcheur et de l’impertinence dans le numéro précédent me semble dans celui-ci l’arrogance d’un vieil instituteur qui n’a pour seule fierté que la faculté d’épeler « thuriféraire » sans faute. Et pour que je flirte ainsi avec l’hypocrisie en critiquant que quelqu’un étale sa culture, il faut que le ton soit vraiment agaçant.