100 mots sur… Le lecteur de cadavres

lecteurcadavresPolar historique se déroulant dans la Chine du 13e siècle, ce roman semblait tout avoir pour me plaire. Cependant, au lieu d’y découvrir une histoire rappelant les récits du célèbre Juge Ti, je me suis plutôt heurté à une cavalcade de tropes usés, empruntés tantôt au mélodrame larmoyant, tantôt aux romans jeunesse. En effet, l’énigme policière qui constitue le fil rouge de cet interminable roman croule sous les malheurs incessants accablant le protagoniste, ses états d’âmes puérils ainsi que ses rivalités convenues avec des antagonistes fantoches à la Drago Malefoy.

Les dix derniers mots: Les Misérables, puis Harry Potter et enfin CSI: Chine médiévale.

100 mots sur… Hôtel Olympia

hotelolympiaIl est indéniable qu’Élisabeth Vonarburg a construit une mythologie incroyablement riche et complexe en soutien au récit d’Hôtel Olympia, de la trempe de Neil Gaiman. Cependant, cette mythologie semble plus une fin en soi qu’un élément au service de l’histoire. Alourdi par tout ce bagage narratif, le roman peine à prendre sa vitesse de croisière, halète en chemin et s’essouffle à la conclusion, s’arrêtant néanmoins plusieurs dizaines de pages plus loin que la ligne d’arrivée. Bref, une impression constante de notes de bas de page insérées en corps de texte.

Les dix derniers mots: L’histoire enterrée sous toute cette exposition vaut heureusement la peine.

Lecteur au rapport! – Septembre 2015

Eh bien, ce qui devait arriver est arrivé. Mes intérêts – avec mon énergie et mon temps ont glissé – vers d’autres horizons. Ce billet constitue donc ma dernière intervention sur Notes marginales dans un futur immédiat.

Voyez-vous, au cours des derniers mois, je me suis rendu compte que je m’emballais beaucoup plus pour les histoires que me racontaient les jeux vidéo, bien au-delà de n’importe quel autre médium. J’ai donc décidé de suivre cette inclinaison naturelle et de me consacrer entièrement à cette passion.

Le Fantasque est mon blogue tout neuf siégeant au coeur de mon nouvel empire vidéoludique. On retrouve, gravitant autour de ce site, un compte Twitter, une page Facebook et – peut-être le plus important – une chaîne Twitch sur laquelle j’ai commencé déjà à diffuser mes parties en direct. Il y a aussi une chaîne YouTube qui existe que je commencerai à alimenter bientôt.

Je comprends que ce n’est pas l’entièreté du public de Notes marginales qui voudra me suivre dans cette nouvelle campagne mais, que vous restiez avec moi ou non, j’ai toujours été et je demeure infiniment reconnaissant du temps que vous avez pris à me lire. Pour un créateur de contenu sur le Web, rien n’est plus touchant que de voir quelqu’un nous offrir une partie de sa journée pour voir ce qu’on a à partager.

Merci, tout le monde!

Et maintenant, pour la dernière fois…

J’ai lu…

  • All about History, numéros 25 à 27
  • Chew, vol. 10: Blood Puddin’, par John Layman et Rob Guillory
  • Mental Floss, volume 14, numéros 5 et 6

J’ai joué à…

  • Dishonored: The Brigmore Witches, développé par Arkane Studios
  • Dishonored: The Knife of Dunwall, développé par Arkane Studios
  • How to Survive, développé par EKO Software
  • Mass Effect, développé par BioWare
  • Thief, développé par Eidos Montréal

Lecteur au rapport! – Août 2015

Non mais regardez-moi ça. Bilan de mes lectures du mois d’août: quelques revues et des manuels pour logiciels en design. Ça s’en vient gênant de faire mon rapport mensuel ici. C’est presque un aveu de paresse.

Et pourtant, malgré la maigre liste ci-dessous, je n’ai pas chômé. Au contraire, août a été un mois chaud, autant sur le plan littéral que figuratif, car j’ai beaucoup avancé dans cet autre projet dont je vous ai parlé dans mon dernier billet et que je garde secret pour l’instant.

Bref, les choses avancent en coulisse. Si tout se passe bien, je prévois un dévoilement d’ici Noël. À suivre…

J’ai lu…

  • Adobe Dreamweaver CC: Adobe Classroom in a Book par James J. Maivald
  • Adobe Flash Professional CC: Classroom in a Book par Russell Chun
  • All About History, numéro 24
  • Books Hors-Série, numéro 6: Tour du monde du polar
  • Les Cahiers Science & Vie, numéro 150
  • Cybertext: Perspectives on Ergodic Literature par Espen J. Aarseth
  • Mental Floss, volume 14, numéro 4
  • National Geographic France, avril 2015

J’ai joué à…

  • Dishonored: Definitive Edition, développé par Arkane Studios
  • Murdered: Soul Suspect développé par Airtight Games

Lecteur au rapport! – Juillet 2015

Bienvenue à un autre Lecteur au rapport! mensuel. Ce mois-ci encore, je change la formule en réduisant la chronique à une simple liste. Voyez-vous, je finis par manquer de choses à dire sur des lectures qui ne me touchent pas nécessairement au point de pouvoir en discuter en long et en large; il y a des histoires qui ne laissent tout simplement aucune trace.

Il y a aussi le fait que, depuis quelque temps, je concentre mon énergie dans un autre projet. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant, car je déteste vendre la peau de la métaphore avant qu’elle ne soit éculée. Suffit pour l’instant de dire qu’il s’agit d’un projet de longue haleine, toujours sous la bannière de Notes marginales, et que le sujet à l’étude sera de nature vidéoludique.

Mmmm… néologisme contemporain, quand tu nous tiens…

J’ai lu…

  • SerpentVeniceAll About History, numéro 23
  • Kuro, un coeur de chat par Sugisaku
  • Le Figaro Hors-série: William Shakespeare: Le théâtre du monde
  • Hawkeye, numéros 21 et 22 par Matt Fraction et David Aja
  • Mort d’une héroïne rouge par Qiu Xiaolong
  • Rat Queens Special: Braga, numéro 1 par Kurtis Wiebe et Tess Fowler
  • The Serpent of Venice par Christopher Moore
  • Shadowrun Core Rulebook (Fifth Edition) par Jason M. Hardy
  • Spirou et Fantasio à Tokyo par Jean-David Morvan et José-Luis Munuera

J’ai vu…

  • Kung Fury réalisé et scénarisé par David Sandberg
  • Lone Wolf and Cub, saison 1, épisode 1
  • Silent Hill: Revelation

J’ai joué à…

  • Destiny développé par Bungie et High Moon Studios
  • Tomb Raider: Definitive Edition développé par Crystal Dynamics et United Front Games

Lecteur au rapport! – Juin 2015

Bienvenue dans cette nouvelle édition mensuelle de Lecteur au rapport!

D’entrée de jeu, je vais procéder à un mea culpa : le mois de juin a été dur sur le plan professionnel, alors ne m’en voulez pas trop si mes lectures sont maigres. Dû à une charge de travail particulièrement accablante, je n’ai pu terminer aucun roman (la honte!). Cependant, mes neurones affaiblis m’ont quand même laissé le loisir de goûter à un peu plus de divertissements électro-ludiques.

Voyons donc…

J’ai lu…

Des revues

aah022

  • All About History, numéro 22
  • How It Works: Book of Incredible History, volume 2
  • Mental Floss, volume 14, numéro 3

All About History continue d’être MA revue de choix pour assouvir ma faim d’Histoire avec un grand « H », avec ses nombreux infographiques qui permettent de mieux saisir les forces et les enjeux qui constituent les véritables rouages de l’histoire. Même chose pour How It Works qui pousse encore plus loin du côté pictural avec ses plans en coupe de cathédrales, ses chars d’assaut décortiqués, et ses illustrations commentées de costumes d’époque. Enfin, Mental Floss gagne encore des points avec son pot-pourri d’articles traitant de sujets hétéroclites – littéraires, scientifiques, culturels – toujours avec cette approche qui vise à vulgariser et à rendre amusant l’apprentissage de faits nouveaux.

J’ai vu…

The Evil Within
développé par Tango Gameworks

EvilWithinOui, je sais: c’est un jeu vidéo et ça devrait aller dans la section suivante, non?

Non, car il s’agit ici d’un Let’s Play que je me suis tapé sur YouTube. Quand on n’est que passable comme joueur mais qu’on veut quand même voir se dérouler tout le fil narratif d’un jeu au lieu de se péter le crâne sur le même écran GAME OVER pendant trois heures, mieux vaut faire appel à un expert de la manette.

Enfin, toujours est-il que j’étais bien curieux de ce jeu que les médias avaient sacré véritable retour aux sources du survival horror, de la trempe des classiques comme les premiers Resident Evil.

Voyez-vous, j’adore les histoires des jeux de survival horror avec leurs expériences scientifiques ratées qui lâchent un paquet de zombies sur le monde et leurs malédictions auto-infligées par des protagonistes rongés de pulsions coupables semi-érotiques.

Par contre, je déteste leur gameplay. À mon expérience (et c’est une expérience qui remonte à Alone in the Dark, la première version sur PC), ce genre n’est pas autant caractérisé par son ambiance ou ses sujets que par ses contrôles à chier. Pour créer un jeu à la Resident Evil ou Silent Hill, il suffit d’handicaper le joueur avec un avatar qui répond à peine aux commandes entrées et c’est réglé. Vous voulez une version survival horror de Super Mario Bros.? Faites en sorte que Mario s’essouffle après une course de cinq secondes et ne puisse pas sauter plus de trente centimètres. C’est donc pourquoi je préfère regarder quelqu’un d’autre jouer, ce qui me permet d’apprécier l’histoire sans avoir à rager avec une manette dans les mains. Si je veux absolument me mettre hors de moi devant un écran, j’ai toute une sélection de produits Microsoft Office fournis par le bureau.

Maintenant, après ce long préambule, qu’en est-il de cette fameuse histoire?

Bof.

J’ai eu l’impression d’assister à un remix des meilleures parties d’autres jeux, comme si les producteurs avaient donné aux développeurs une liste de ce qu’ils considéraient comme les essentiels du genre: des zombies, des égouts, un village abandonné, une station de métro, un manoir avec des passages secrets, un hôpital pas hygiénique, un maniaque avec une tronçonneuse – j’en oublie certainement tant le contenu de ce jeu ne m’a laissé aucune impression durable.

Bref, The Evil Within a tant essayé d’être tout ce que le survival horror est qu’il a fini par ne plus avoir d’identité ou d’unité. C’est bêtement une anthologie qui fait semblant d’être un récit cohérent.

Nightwatch
réalisé par Timur Bekmambetov et scénarisé par Laeta Kalogridis, d’après le roman de Sergey Lukyanenko

nightwatchBordel mais quelle déception! Vous avez une guerre multicentenaire entre les forces du bien et du mal, une lutte acharnée qui oppose des vampires, des fantômes et des femmes qui se transforment en hiboux, toute une société parallèle qui se scinde le long d’une ligne morale trouble fertile en conflits potentiels captivants, et tout ce qu’ils trouvent à faire avec ça, c’est la version du pauvre d’Underworld.

Soit, c’est le premier long métrage fantastique à gros budget enfanté par la Russie postsoviétique mais, sorti de ce contexte historique, ça reste tout de même une histoire sans imagination, filmée sans ambition et jouée sans talent.

Et tiens, parlant de manque d’imagination…

Z Nation, saison 1
créée par Craig Engler et Karl Schaefer

znationLa maison de production The Asylum n’a pas trop taxé son compte de créativité lorsqu’elle a pondu cette série d’horreur pour la chaîne américaine Syfy. La première moitié de la saison se contente de repomper les clichés visités cent fois dans de meilleures et de pires entreprises: l’ex-militaire qui retrouve son sens du devoir, la femme afro-américaine qui botte des culs, la communauté isolée qui semble bénigne sur le coup mais se révèle ensuite être composée d’extrémistes dangereux, l’illuminé qui fonde une religion basée sur les zombies, le clan de cannibales qui traquent les autres survivants, et ainsi de suite. On sent même une volonté de damer le pion à The Walking Dead, voire à Game of Thrones, dans le département des morts surprenantes en (ALERTE DIVULGÂCHEUR) trucidant pas un mais deux protagonistes de premier plan dans une seule saison. Tuer des seconds violons, c’est pour les amateurs. (/ALERTE DIVULGÂCHEUR)

Par contre, je veux bien leur reconnaître quelques idées originales qui se sont frayées un chemin vers la lumière comme un perce-neige dans un dépotoir. Reste à savoir si cette fleur portera fruit dans la prochaine saison…

J’ai joué à…

The Elder Scrolls Online: Tamriel Unlimited
développé par Zenimax Online Studios

ElderScrollsOnlineToujours sous la rubrique des faillites en imagination, on retrouve cette version en ligne et multijoueur de la saga Elder Scrolls qui vient d’arriver pour les consoles Xbox One et Playstation 4.

Autant le dernier jeu de la série, Elder Scrolls V: Skyrim, s’était révélé un bijou tant pour l’histoire qui lui servait de fil conducteur que pour la qualité de l’écriture de ses quêtes individuelles, autant Elder Scrolls Online déçoit par la fadeur de toutes ses tentatives narratives. On pourrait pardonner l’insipidité de l’intrigue principale car, multijoueur oblige, il faut rester dans le vague pour excuser le tsunami des « êtres élus » qui déferle sur le monde. C’est le triste compromis que doit faire tout MMORPG* pour nous amener à fermer les yeux sur des foules encombrant chaque donjon, toutes en chasse du même sorcier maléfique. Ce dernier est d’ailleurs condamné à réapparaître après chaque tannée, selon son horaire inaltérable de passage piétonnier automatique, frais et dispos pour le prochain service.

Non, le plus damnant, c’est l’utilisation éhontée de la même formule pour 99% des quêtes. Elle se résume à l’expression suivante: accomplir trois sous-tâches avant de passer à la confrontation finale. C’est bien simple: je ne lisais même plus les dialogues – qui n’ont d’ailleurs pour seul intérêt que la performance risible de l’acteur au micro – parce que je savais que je n’aurais qu’à suivre les repères sur la carte pour passer à la prochaine étape.

Bref, c’est dommage de voir la license Elder Scrolls servir à un jeu qui a toute la substance narrative de Farmville.

*MMORPG = Massive Multiplayer Online Role Playing Game ou, si vous préférez, « jeu de rôle en ligne multijoueur à grande échelle ».

The Witcher 3: Wild Hunt
développé par CD Projekt RED

Witcher3À l’autre bout du spectre, on retrouve le troisième volet de la série The Witcher. Basés sur les romans et nouvelles de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, les jeux relatent les aventures de Geralt de Rivia, « sorceleur » (alerte à la traduction boiteuse!) de son métier, grand casseur de monstres devant l’Éternel.

Ici, pas de « va cliquer sur les trucs avant de buter le gros méchant ». C’est plutôt « va ramasser des indices, documente-toi, prépare ton équipement puis affronte une bête sanguinaire avant de conclure avec un choix moral incertain ». Presque chaque quête est un mystère que Geralt doit résoudre; en tant que joueur, vous devez travailler pour mériter de poursuivre le récit.

De plus, les concepteurs ont aussi compris qu’on fait des histoires avec des gens, pas avec des objectifs. Leurs personnages ne sont pas seulement des distributeurs de repères sur une carte. Au contraire, ils remettent en question vos décisions, tentent de vous influencer et finissent par être réellement affectés par les résultats de vos actions. Et en retour, cela vous affecte aussi, le joueur devant l’écran.

C’est là la vocation première des histoires et une leçon que The Witcher 3: Wild Hunt peut enseigner à bien d’autres jeux et même à quelques romans.

Quant à savoir pourquoi je l’ai rapporté au magasin contre un crédit au bout de deux semaines? L’interface est indigeste, un exemple typique de transfert de PC à console sans aucune réflexion en regard des différences entre les périphériques propres à chaque machine. Vous aurez beau me donner à lire la plus belle histoire au monde, je vais jeter le livre s’il me demande de déplier une tour Eiffel en origami en lieu de chaque page.

* * *

Voilà qui complète mon rapport du mois de juin. J’espère que vous avez aimé et que vous me reviendrez en grand nombre (haha!) dans un mois pour savoir quelles histoires j’ai goûtées pendant juillet. D’ici là, je compte faire mon possible pour vous offrir quelques courts articles.

Merci et à très bientôt!

Lecteur au rapport!

The Serpent of Venice
par Christopher Moore

SerpentVeniceUn semi-pastiche qui fait référence à l’oeuvre de Shakespeare? Mais bien sûr que je vais le lire! Depuis que j’ai vu le Much Ado About Nothing de Kenneth Branagh dans les lointaines années 1990, j’ai été en amour avec le Barde (Shakespeare, pas Assurancetourix). Quand j’ai fait mes études (inutiles) universitaires en théâtre, j’en ai fait ma spécialité, avec un intérêt tout particulier pour la figure du fou. Or, le protagoniste du roman qui nous intéresse ici est précisément un fou! Je suis au paradis.

Mort d’une héroïne rouge
par Qiu Xiaolong

MortHeroineRougeAprès les polars russes et japonais, voici un polar chinois. En fait, non, c’est un peu plus complexe que ça. L’auteur, Qiu Xiaolong, est originaire de la Chine mais il a dû s’exiler aux États-Unis après les événements de la place Tian’anmen. Et en fait, il y était déjà au moment des troubles; il s’est vu forcer d’y rester. Au-delà des ramifications dramatiques sur sa vie et sur celle de sa famille, j’espère qu’il avait bien éteint ses ronds de poêle avant de partir. Toujours est-il que malgré l’origine chinoise de l’auteur, ce roman a été écrit en anglais. Et juste pour rendre les choses plus compliquées, je le lis en français. Qui sait? Je vais peut-être faire mes 100 mots en latin?

* * *

Maintenant, souvenez-vous que j’avais écrit en février que je songeais à revoir la formule de Lecteur au rapport! Ma réflexion a porté fruit et il n’y a pas de meilleur moment pour annoncer le changement qu’en ce 31 mai, dernier jour du mois.

En effet, à compter de maintenant, les Lecteur au rapport! seront mensuels. Comme ça, je vais moins sentir que je dois me forcer pour terminer deux livres dans la même semaine pour ne pas être gêné du progrès de mes lectures. J’espère aussi que ce changement de cap va  me donner plus de liberté pour écrire autre chose sur ce blogue. Je suis sans cesse en train de ramasser des idées et d’ébaucher des articles que je ne mène jamais à terme faute de temps.

En d’autres mots: je me prive d’une excuse pour écrire. On verra ce que ça donne…

100 mots sur… Un cadavre de trop

CadavreTropAprès avoir été ravi par le premier volet de la série, Trafic de reliques, me voici déçu par le deuxième. Malgré le retour attendu d’une prose forte et de personnages captivants, on sent des ratés du côté de l’intrigue. Si Trafic était une énigme policière classique, Un cadavre de trop tente le thriller. Ce nouveau genre prend la forme d’une intrigue secondaire qui finit par gonfler au point de prendre toute la place. Lorsqu’elle est enfin résolue, démasquer le meurtrier de l’intrigue principale semble n’être plus qu’une formalité à classer.

Les dix derniers mots: Qui chasse deux lièvres en même temps n’en attrape aucun.

100 mots sur… Shotgun Opera

ShotgunOperaVous en avez marre de ces soi-disants auteurs qui vous laissent discerner les rouages psychologiques des personnages au travers de leurs actions ? Ne cherchez plus, car voici Shotgun Opera! Maintenant, vous aussi pouvez goûter au bonheur de tout comprendre sans réfléchir! Laissez aux adorateurs d’Hemingway le lourd labeur d’apprécier une prose subtile et retenue. Ici, tout est dit! Chaque fois qu’un personnage franchit un nouveau cap dans son évolution, il vous l’expose explicitement dans un monologue intérieur. Tout y est clairement dit, sans aucune ambiguïté – c’est GARANTI OU ARGENT REMIS!

Les dix derniers mots: Après ma lecture, je suis fatigué d’avoir si peu travaillé.

Lecteur au rapport!

Shotgun Opera
par Victor Gischler

ShotgunOperaDans son roman Inkheart, Cornelia Funke a écrit: « Certains livres devraient être goûtés, d’autres devraient êtres dévorés mais seuls certains devraient être mastiqués et entièrement digérés. »* Shotgun Opera fait partie d’une quatrième catégorie, celle des livres qui doivent être avalés rapidement en se pinçant le nez, le tout suivi d’une grande rasade d’alcool fort. C’est ce que je ferai au cours de la semaine qui commence.

*Incidemment, cette citation est souvent attribuée sur le Web à Francis Bacon, probablement parce d’aucuns croient plus relevé de citer un philosophe anglais de la Renaissance qu’une auteure de romans jeunesse contemporaine. Allez savoir.

Un cadavre de trop
par Ellis Peters

CadavreTropDans un tout autre registre de qualité, j’ai attaqué dernièrement le deuxième volet de la série Cadfael d’Ellis Peters. Cette nouvelle enquête du moine gallois, ancien croisé, présente encore une fois des aspects qui sont propres à son contexte médiéval. Comme dans le précédent Trafic de reliques, Cadfael ne peut faire appel qu’aux techniques permises par la science limitée de l’époque (mais son passé de militaire en terre sainte s’avère aussi indispensable). Comparé à Shotgun Opera, ce roman est un délice que je prend plaisir à déguster.