Lecteur au rapport! – Septembre 2015

Eh bien, ce qui devait arriver est arrivé. Mes intérêts – avec mon énergie et mon temps ont glissé – vers d’autres horizons. Ce billet constitue donc ma dernière intervention sur Notes marginales dans un futur immédiat.

Voyez-vous, au cours des derniers mois, je me suis rendu compte que je m’emballais beaucoup plus pour les histoires que me racontaient les jeux vidéo, bien au-delà de n’importe quel autre médium. J’ai donc décidé de suivre cette inclinaison naturelle et de me consacrer entièrement à cette passion.

Le Fantasque est mon blogue tout neuf siégeant au coeur de mon nouvel empire vidéoludique. On retrouve, gravitant autour de ce site, un compte Twitter, une page Facebook et – peut-être le plus important – une chaîne Twitch sur laquelle j’ai commencé déjà à diffuser mes parties en direct. Il y a aussi une chaîne YouTube qui existe que je commencerai à alimenter bientôt.

Je comprends que ce n’est pas l’entièreté du public de Notes marginales qui voudra me suivre dans cette nouvelle campagne mais, que vous restiez avec moi ou non, j’ai toujours été et je demeure infiniment reconnaissant du temps que vous avez pris à me lire. Pour un créateur de contenu sur le Web, rien n’est plus touchant que de voir quelqu’un nous offrir une partie de sa journée pour voir ce qu’on a à partager.

Merci, tout le monde!

Et maintenant, pour la dernière fois…

J’ai lu…

  • All about History, numéros 25 à 27
  • Chew, vol. 10: Blood Puddin’, par John Layman et Rob Guillory
  • Mental Floss, volume 14, numéros 5 et 6

J’ai joué à…

  • Dishonored: The Brigmore Witches, développé par Arkane Studios
  • Dishonored: The Knife of Dunwall, développé par Arkane Studios
  • How to Survive, développé par EKO Software
  • Mass Effect, développé par BioWare
  • Thief, développé par Eidos Montréal
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Lecteur au rapport! – Juillet 2015

Bienvenue à un autre Lecteur au rapport! mensuel. Ce mois-ci encore, je change la formule en réduisant la chronique à une simple liste. Voyez-vous, je finis par manquer de choses à dire sur des lectures qui ne me touchent pas nécessairement au point de pouvoir en discuter en long et en large; il y a des histoires qui ne laissent tout simplement aucune trace.

Il y a aussi le fait que, depuis quelque temps, je concentre mon énergie dans un autre projet. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant, car je déteste vendre la peau de la métaphore avant qu’elle ne soit éculée. Suffit pour l’instant de dire qu’il s’agit d’un projet de longue haleine, toujours sous la bannière de Notes marginales, et que le sujet à l’étude sera de nature vidéoludique.

Mmmm… néologisme contemporain, quand tu nous tiens…

J’ai lu…

  • SerpentVeniceAll About History, numéro 23
  • Kuro, un coeur de chat par Sugisaku
  • Le Figaro Hors-série: William Shakespeare: Le théâtre du monde
  • Hawkeye, numéros 21 et 22 par Matt Fraction et David Aja
  • Mort d’une héroïne rouge par Qiu Xiaolong
  • Rat Queens Special: Braga, numéro 1 par Kurtis Wiebe et Tess Fowler
  • The Serpent of Venice par Christopher Moore
  • Shadowrun Core Rulebook (Fifth Edition) par Jason M. Hardy
  • Spirou et Fantasio à Tokyo par Jean-David Morvan et José-Luis Munuera

J’ai vu…

  • Kung Fury réalisé et scénarisé par David Sandberg
  • Lone Wolf and Cub, saison 1, épisode 1
  • Silent Hill: Revelation

J’ai joué à…

  • Destiny développé par Bungie et High Moon Studios
  • Tomb Raider: Definitive Edition développé par Crystal Dynamics et United Front Games

100 mots sur… Priest

priestAu premier abord, le dialogue de Priest semble désespérant de banalité. C’est d’ailleurs typique des films d’action en général et des adaptations de bandes dessinées en particulier. Par contre, à y regarder de plus près, on peut voir que le dialogue limité témoigne d’un précepte fondamental de l’écriture de comics: la compression extrême des répliques afin d’évoquer un maximum d’idées dans un minimum de mots. De cette façon, le scénariste – d’une bédé ou d’un film – donne l’impression d’un dialogue riche tout en n’empiétant pas trop sur les images qui l’encadrent.

Les dix derniers mots: Une adaptation de la technique même de la bande dessinée.

Mes meilleures lectures de 2014

Selon le réseau social Goodreads, j’ai lu 84 livres en 2014, ce qui donne une moyenne de sept livres par mois, donc plus d’un par semaine. Ça fait beaucoup de livres! Et pourtant, étant l’élitiste pointilleux que je suis, j’ai eu peur de ne pas trouver parmi toutes ces lectures cinq titres dignes d’être mentionnés ici. Heureusement, il y avait les cinq livres suivants…

SceneOfTheCrimeScene of the Crime par Ed Brubaker
Brubaker, comme Warren Ellis et Brian K. Vaughan, demeure pour moi l’un des grands et véritables auteurs du médium du comic book mensuel américain, dans une catégorie bien au-delà des scripteurs à la chaîne qui doivent pondre une vingtaine de pages par mois, peu importe si le contenu présente la moindre qualité narrative ou pas. Scene of the Crime suit l’enquête de Jack Herriman, détective privé de San Francisco, alors qu’il tente de retracer la soeur disparue de sa cliente, disparition liée à une secte new age.

Pourquoi j’ai aimé:

  • L’intrigue est fine et complexe, contrairement à ce qu’on peut trouver dans la plupart des comics du genre polar.
  • Les dialogues sont naturels tout en restant plutôt restreints, format oblige.
  • Brubaker est un habitué du polar noir. Sa série Criminal en est d’ailleurs le meilleur exemple. Ici, il démontre sa maîtrise du genre, usant de tous ses ressorts typiques sans jamais tomber dans le cliché.

AmesGrisesLes âmes grises par Philippe Claudel
J’ai découvert Philippe Claudel en consultant une liste d’auteurs de romans policiers français. Or, à lire ce livre, on peut difficilement classer Claudel dans la même catégorie que les autres auteurs de polars qui se contentent trop souvent d’imiter le style des Américains. Plus un poème en prose qu’un roman policier, Les âmes grises raconte à la première personne les souvenirs d’un policier de village sur le meurtre d’une fillette, le tout sur toile de fond de Première Guerre mondiale.

Pourquoi j’ai aimé:

  • Claudel évoque une atmosphère lourde, chargée de mystère et de non-dits douloureux, mais tout de même onirique.
  • La prose est très travaillée. Peut-on parler de « poème policier »? De « polar littéraire »? En tous cas, le texte enchante à lui seul.
  • Les personnages sont tous uniques, pas parce que l’auteur en a fait des caricatures grossières, mais parce qu’il leur a donné chacun une personnalité originale qui les amène à réagir et à changer au fur et à mesure que l’intrigue avance.

CrookedLittleVeinCrooked Little Vein par Warren Ellis
Ah! Warren Ellis! Mon auteur fétiche! Il fallait bien qu’il fasse partie de cette liste. En fait, je crois que je me suis empêché de lire un second roman de lui en 2014 juste pour m’assurer qu’il n’apparaisse qu’une seule fois parmi mes cinq meilleures lectures. Premier roman d’Ellis, Crooked Little Vein suit les aventures du détective privé Michael McGill alors qu’il parcourt les États-Unis à la recherche d’une seconde version secrète de la Constitution. En chemin, il est confronté à des ninjas, des herpétophiles (ne cherchez pas sur Google!) et autres antagonistes de la même trempe. Je n’en dis pas plus.

Pourquoi j’ai aimé:

  • C’est Ellis avec toute son irrévérence. Il peut remplir son histoire à ras bord des conneries les plus aléatoires mais, au final, vous aurez lu une histoire parfaitement bien structurée.
  • Je suis amateur des genres noir et néo-noir qu’Ellis manie ici avec brio.
  • La prose seule vaut le détour. C’est la version comique de ce que Claudel accomplit dans Les âmes grises. Même les passages les plus descriptifs vous feront sourire parce que c’est fait avec humour et ingéniosité.

GuanoGuano par Louis Carmain
Ce roman m’a remonté le moral après l’une de mes pires lectures de l’année, comme un bon ami qui prend un verre avec vous après une rupture difficile. L’histoire de Guano n’a rien d’innovateur: un lieutenant de marine s’éprend d’une femme de Callao au moment où la guerre éclate entre l’Espagne et le Pérou. En fait, tout l’intérêt tient de la prose de Louis Carmain: son style détaché et dérisoire remet en question non seulement la sincérité de l’histoire d’amour mais aussi le jugement de tous les acteurs politiques du conflit en arrière-plan.

Pourquoi j’ai aimé:

  • Le style de Carmain est uniquement personnel, tout en image et en détachement narratif, ce qui est assez étonnant pour un premier roman.
  • L’intrigue est très lente mais on ne sent jamais de longueurs tellement on prend plaisir à lire le texte.
  • Les personnages sont tous hauts en couleurs, allant des différents amiraux espagnols au premier ministre péruvien féru de théâtre, en passant par les bonnes, les soldats et les joueurs de trompette. Carmain en dit toujours juste assez sur chacun d’eux pour les distinguer du fond, sans jamais tomber dans le trait grossier.

BestiaireFruitsLe bestiaire des fruits par Zviane
Pas grand chose à dire sur ce livre: Zviane goûte à différents fruits bizarres, qui se retrouvent toujours dans le même étalage « varia » du supermarché, et nous fait le rapport de ses découvertes. On ne pouvait pas trouver plus simple comme concept et, pourtant, c’est incroyablement divertissant à lire.

Pourquoi j’ai aimé:

  • Le livre gagne des points juste pour le sujet.
  • Même si le ton est léger, le sujet n’est jamais traité avec légèreté. Zviane aurait pu tout simplement se contenter d’y aller d’un « yarque, un fruit mou avec des piquants » mais non. Son livre témoigne d’un véritable souci de recherche et de présentation des divers « tests » auxquels elle s’est livrée.
  • Toujours à propos du ton, il est d’un naturel rafraîchissant. Zviane parvient à conserver un style intime et naturel qui la rapproche du lecteur sans jamais tomber dans la familiarité grossière.

Mentions honorables:

  • The Anatomy of Story par John Truby
  • Blackbirds par Chuck Wendig
  • Samurai Executioner Omnibus, volume 1 par Kazuo Koike

Cela va de soi que je vous recommande chaleureusement chacun de ces livres. Si vous les lisez ou que vous les avez déjà lus, faites-moi part de vos impressions. Je suis curieux de voir s’ils ont le même effet sur vous qu’ils ont eu sur moi.

Et vous, quelles sont vos meilleures lectures de 2014? J’espère recevoir de vos suggestions, car la chasse aux meilleures lectures de 2015 est déjà commencée!

100 mots sur… Liar’s Kiss

LiarsKissÉcrit par Eric Skillman et dessiné par Jhomar Soriano, Liar’s Kiss entreprend de nous raconter l’histoire typique du privé qui doit blanchir sa cliente/maîtresse des accusations de meurtre qui pèsent contre elle, tout en esquivant les interventions musclées de flics pourris et de suspects désespérés. Tous les ressorts du polar classique y sont, jusqu’au pardessus et chapeau. Cependant, c’est justement parce que l’histoire suit la formule de si près qu’elle parvient à nous prendre au piège au final; l’auteur crée des attentes pour ensuite les trahir de façon imprévisible, heureusement.

Les dix derniers mots: Même les clichés peuvent devenir source d’originalité lorsque bien utilisés.

100 mots sur… Dredd

dreddBasé sur le comic britannique Judge Dredd, le film quasi-éponyme nous relate un quart de travail pas commode pour notre héros à gueule de Grumpy Cat. Le film se démarque en étant la seule adaptation de comic book à omettre de nous imposer  une heure de mythe originel pour plutôt se concentrer sur son intrigue principale. Le juge Dredd est établi dès le début comme un justicier notoire et redoutable, ce qui nous suffit pour l’histoire. Bref, un rare film d’action qui ne prend pas le spectateur pour un idiot.

Les dix derniers mots: Un modèle pour tous les autres films du même genre!