100 mots sur… Pélagie et le moine noir

PelagieMoineNoirL’efficacité d’un mystère policier tient dans l’équilibre que l’auteur parvient à établir entre deux facteurs: d’une part, la possibilité pour le lecteur de résoudre l’énigme à partir des indices présentés par l’intrigue (ou du moins de parvenir à une théorie plausible) et, de l’autre, l’incongruité de la solution finale qui surprend malgré l’évidence après-coup du raisonnement. De ce fait, l’énigme policière efficace est analogue à une expérience scientifique: il devrait être possible à n’importe qui de parvenir à la même conclusion en suivant la démarche du protagoniste. Akounine l’a compris.

Les dix derniers mots: Il faut un problème résoluble, pas un tour de magie.

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Lecteur au rapport!

Forensics: A Guide for Writers
par D.P. Lyle

ForensicsCe livre est d’une densité incroyable. C’est fou la quantité d’information que le docteur D.P. Lyle a pu faire entrer dans les 427 pages de ce volume. Jusqu’à maintenant, j’ai appris un nombre incalculable de choses sur, entre autres, l’histoire de la médecine légale, le travail du médecin légiste, les différents types d’homicides, les stades de putréfaction des corps et l’interprétation des lésions de caractère criminel – et j’en passe! En fait, je n’en suis même pas encore à la moitié de cet ouvrage; il en a encore des tonnes à m’apprendre.

Et oui, vous avez le droit de me trouver morbide.

Pélagie et le moine noir
par Boris Akounine

PelagieMoineNoirC’est le deuxième Pélagie que je lis, le premier étant Pélagie et le bouledogue blanc. Encore une fois, je suis charmé par la prose riche et imagée de Boris Akounine. Par contre, si je dois lui faire un reproche, c’est qu’il a beaucoup tendance à pasticher les auteurs russes du XIXe siècle, probablement pour donner un ton plus juste à son histoire qui se déroule à cette époque. (Il utilise d’ailleurs un narrateur externe, témoin des événements, car il réfère souvent au contexte géographique de l’intrigue comme « notre province ».) Ça peut devenir lourd à la longue pour ceux qui n’ont pas l’oreille faite aux figures de style plus littéraires.

100 mots sur… Pélagie et le bouledogue blanc

PelagieBouledogueBlancOn s’attend d’un roman qu’il ait une fin bien définie ou, s’il se termine sur une note trouble, qu’il ait au moins un début fixé. Fi, Akounine n’a de cure de vos attentes banales et livre un roman qui commence en plein milieu de phrase: « …encore faut-il vous dire […] » Mieux encore, l’histoire se termine aussi sur des points de suspension… qu’on retrouve en tête de la première phrase du roman suivant de la série. L’auteur a carrément commencé sa nouvelle histoire dès les dernières pages de son premier livre.

Les dix derniers mots: Commencer une phrase dans un livre et la terminer dans…

Lecteur au rapport!

Pélagie et le bouledogue blanc
par Boris Akounine

PelagieBouledogueBlancJusqu’à sa moitié, ce roman semblait une énigme policière tout ce qu’il y a de plus typique et j’aime les énigmes policières typiques. Donnez-moi du Miss Marple n’importe quand plutôt que du thriller à l’américaine. Or, la protagoniste Soeur Pélagie parvient à démasquer le meurtrier juste avant le point central, ce qui redirige l’intrigue sur une vague conspiration politico-religieuse. Qu’à cela ne tienne, c’est toujours aussi bien écrit, mais ce soudain changement de cap narratif est quelque peu déstabilisant quand on s’attend à égrener les indices comme un chapelet jusqu’au bout du livre.

ADDENDUM: Tout de suite après avoir publié ce billet, j’ai continué de lire le roman et BOOM! un nouveau meurtre.

Everyday Life in Traditional Japan
par Charles J. Dunn

EverydayLifeTradJapanMalgré sa date de première publication (1973) qui laisse soupçonner quelques inexactitudes dues aux découvertes plus récentes, Everyday Life in Traditional Japan est un ouvrage historique qu’on peine à blâmer tant la lecture en est agréable. Sans aucun jargon ni préoccupations statistiques, Dunn nous livre son histoire du Japon à l’ère des Tokugawa de façon simple, claire et modeste. Il s’agit véritablement d’un livre d’histoire, dans le sens premier du terme. À conseiller pour ceux qui ont en horreur les tableaux de données, les graphiques et les cartes à légendes.

Lecteur au rapport!

Story Physics par Larry Brooks

StoryPhysics

Une autre semaine, sept autres petits chapitres lus dans Story Physics. Ma vitesse de croisière peu élevée tient du fait que je concentre mon temps de lecture sur les oeuvres de fiction, surtout des romans ces temps-ci. J’ai déjà passé une somme de temps considérable sur l’assimilation de théorie l’an passé, j’ai envie cette année de prendre les choses à la légère. Après tout, après m’être frotté aux écrits de tant de praticiens, j’en suis venu à la conclusion qu’en fin de compte, ce ne sont là que des opinions. La base, je l’ai acquise depuis longtemps. Tout ce que je lis maintenant sur le sujet, c’est pour l’agrément et rien d’autre.

Azazel par Boris Akounine

AzazelJe parlais de mettre l’accent sur la lecture de romans? Voilà! Non seulement j’ai terminé Le dernier amour du président d’Andreï Kourkov au cours de la semaine dernière, mais en plus j’ai trouvé le temps de  lire au complet Igor Grabonstine et le Shining de Mathieu Handfield, une suggestion d’Amélie. Que de succulentes lectures: cinq étoiles sur cinq pour les deux! Il va d’ailleurs falloir que j’écrive une critique en bonne et due forme pour le roman de Handfield. En attendant, j’ai attaqué Azazel, le premier volet de la série Éraste Fandorine de Boris Akounine. De la bonne vieille énigme policière comme je les aime!

 

Butin de Noël 2014

noel2014

Comme nous en avons maintenant l’habitude, Amélie et moi sommes sortis aujourd’hui pour notre traditionnel bouquinage de Noël. En effet, au lieu de passer les deux mois précédents à s’acheter en cachette des cadeaux qu’on n’est pas certain que l’autre aimera, on sort le 24 décembre en librairie, on se remplit les bras de livres et on s’échange les piles à la caisse.

Efficacité et satisfaction garantis!

Et le butin de cette année est de taille! Attendez-vous à voir ces titres être discutés au cours de 2015, qu’ils fassent partie des cadeaux d’Amélie ou des miens puisque je l’ai convaincue d’écrire pour mon blogue de temps en temps. Il n’est pas non plus exclu que je lui emprunte un livre ici et là, comme c’est le cas présentement pour Guano et Le dernier Lapon.

Sans plus tarder, voici le détail des trésors rapportés des librairies du coin:

Les livres d’Amélie
BLOUIN, Geneviève, CÔTÉ, Dave et autres – 6, chalet des brumes
CONNOLLY, John – Nocturnes
CRICHTON, Michael et PRESTON, Richard – Micro
PAGE, Martin – La nuit a dévoré le monde
SANTIS, Pablo de – La soif primordiale
SWARUP, Vikas – Meurtre dans un jardin indien
TOLSTOÏ, Léon – La guerre et la paix, volume 1
TOLSTOÏ, Léon – La guerre et la paix, volume 2

Mes livres
AKOUNINE, Boris – Le monde entier est un théâtre
HIGASHINO Keigo – Un café maison
KOURKOV, Andreï – Le dernier amour du président
KOURKOV, Andreï – Le pingouin
LOVECRAFT, Howard Philip – The Call of Cthulhu and Other Weird Stories
MOORE, Christopher – The Serpent of Venice
MURAKAMI Haruki – 1Q84, livre 1
SUN TZU – L’art de la guerre
YOSHIDA Shuichi – Le mauvais

Si vous êtes curieux d’avoir nos impressions sur certains de ses livres, libre à vous d’insister dans les commentaires pour que nous les lisions le plus vite possible.

En terminant, je vous souhaite à tous un excellent temps des Fêtes, rempli de plaisirs trouvés dans des récits passionnants, en n’oubliant pas que les meilleures histoires sont celles que l’on vit avec les gens qu’on aime.