100 mots sur… Le diable s’habille en Voltaire

DiableSHabilleVoltaireLe premier volet de cette série m’avait soufflé, le deuxième m’avait enchanté et celui-ci m’a… plu. Bien que Lenormand n’ait rien perdu de l’esprit délectable qui fait le charme de Voltaire mène l’enquête, il se laisse aller côté intrigue. C’est comme s’il avait délaissé le mystère à résoudre pour porter toute son attention sur les extravagances de son protagoniste. Ainsi, la solution de l’énigme est vite expédiée dans un seul paragraphe de l’avant-dernier chapitre sans qu’on puisse comprendre comment l’auteur et son héros ont pu parvenir à de telles conclusions.

Les dix derniers mots: La forme l’emporte sur le fond, oui, mais quelle forme!

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100 mots sur… The Blue Blazes

BlueBlazesVoici un livre « efficace », qualificatif étonnant pour une oeuvre littéraire mais c’est pourtant l’impression que le roman m’a laissée. La structure narrative était parfaitement équilibrée pour conserver mon intérêt, les personnages étaient construits de manière à générer une tension dramatique suffisante et les thèmes abordés étaient intégrés au récit de façon ni trop explicite ni trop occultée. Mais voilà, malgré le talent évident de l’auteur, il se dégage du roman un relent de formule trop bien suivie. On s’en retrouve toujours satisfait mais jamais étonné, jamais ébranlé, jamais vraiment touché.

Les dix derniers mots: Ça existerait donc, un roman trop bien pour plaire vraiment?

Lecteur au rapport!

The Blue Blazes
par Chuck Wendig

BlueBlazesNon, ce n’est pas un copier/coller de mon article de la semaine dernière. J’ai vraiment si peu avancé dans mes lectures. Je serai honnête avec vous: la semaine a été éreintante sur le plan professionnel. Quand ça arrive, j’ai tendance à aller m’échouer devant la console de jeux plutôt que de lire. On dira ce qu’on voudra, mettre le cerveau en veilleuse, ça fait du bien.

Le diable s’habille en Voltaire
par Frédéric Lenormand

DiableSHabilleVoltaireJ’ai encore moins avancé avec « Fred », malgré le plaisir incontestable que j’ai à lire ce livre. Normalement, les Lenormand, je les dévore mais, cette semaine, vous savez… Bon, c’en est assez de me battre la coulpe! On reprend les bouquins et on livre du contenu!

Lecteur au rapport!

The Blue Blazes
par Chuck Wendig

BlueBlazesQue voici? Un roman là où auparavant figurait un ouvrage de référence? Bien que je vous avais habitués à un duo fiction/référence dans mes lectures en cours, il a fallu que je me rende à l’évidence: l’étude, ça use son homme. Forensics: A Guide for Writers avait beau être passionnant, il n’en demeurait pas moins qu’à la longue, je me fatiguais d’un propos aussi sérieux. En plus, depuis un bout de temps, j’avais une section de romans en anglais qui me dévisageaient à toutes les fois que je jetais un oeil à ma bibliothèque. Il était temps de corriger cette négligence, à commencer par Chuck Wendig, un de mes auteurs américains préférés, dont j’avais beaucoup aimé le Blackbirds l’an passé et qui possède un blogue des plus captivants.

Le diable s’habille en Voltaire
par Frédéric Lenormand

DiableSHabilleVoltaireOui, je sais: ça fait beaucoup de Frédéric Lenormand cette année. Ce livre est le troisième de la série Voltaire mène l’enquête que je lis et, avec le premier des Nouvelles enquêtes du Juge Ti, ça fera mon quatrième du même auteur dans presque autant de mois. Et vous savez quoi? il m’en reste trois encore sur mes tablettes. C’est simple: je vais bientôt référer à cet auteur comme « Fred », tout bonnement.

100 mots sur… Pélagie et le moine noir

PelagieMoineNoirL’efficacité d’un mystère policier tient dans l’équilibre que l’auteur parvient à établir entre deux facteurs: d’une part, la possibilité pour le lecteur de résoudre l’énigme à partir des indices présentés par l’intrigue (ou du moins de parvenir à une théorie plausible) et, de l’autre, l’incongruité de la solution finale qui surprend malgré l’évidence après-coup du raisonnement. De ce fait, l’énigme policière efficace est analogue à une expérience scientifique: il devrait être possible à n’importe qui de parvenir à la même conclusion en suivant la démarche du protagoniste. Akounine l’a compris.

Les dix derniers mots: Il faut un problème résoluble, pas un tour de magie.

100 mots sur… Priest

priestAu premier abord, le dialogue de Priest semble désespérant de banalité. C’est d’ailleurs typique des films d’action en général et des adaptations de bandes dessinées en particulier. Par contre, à y regarder de plus près, on peut voir que le dialogue limité témoigne d’un précepte fondamental de l’écriture de comics: la compression extrême des répliques afin d’évoquer un maximum d’idées dans un minimum de mots. De cette façon, le scénariste – d’une bédé ou d’un film – donne l’impression d’un dialogue riche tout en n’empiétant pas trop sur les images qui l’encadrent.

Les dix derniers mots: Une adaptation de la technique même de la bande dessinée.

100 mots sur… Le château du lac Tchou-An

ChateauLacTchouAnOn reconnaît un auteur habile par sa faculté, entre autres, d’adapter son style au sujet du livre. Il ne s’agit pas de devenir méconnaissable, tel un caméléon dont on n’oublierait la couleur de base tant il passe de temps camouflé au sein d’une variété diverse de décors. Non, on entend encore la voix enjouée de l’auteur de la série Voltaire mène l’enquête, mais le registre est plus bas, le ton plus feutré. Seul reproche à formuler: les indices un peu trop apparents, étrangement ignorés sur le coup par le protagoniste.

Les dix derniers mots: C’est simple: même auteur, même talent; autre style, nouveau succès.

Lecteur au rapport!

Forensics: A Guide for Writers
par D.P. Lyle

ForensicsCe livre est d’une densité incroyable. C’est fou la quantité d’information que le docteur D.P. Lyle a pu faire entrer dans les 427 pages de ce volume. Jusqu’à maintenant, j’ai appris un nombre incalculable de choses sur, entre autres, l’histoire de la médecine légale, le travail du médecin légiste, les différents types d’homicides, les stades de putréfaction des corps et l’interprétation des lésions de caractère criminel – et j’en passe! En fait, je n’en suis même pas encore à la moitié de cet ouvrage; il en a encore des tonnes à m’apprendre.

Et oui, vous avez le droit de me trouver morbide.

Pélagie et le moine noir
par Boris Akounine

PelagieMoineNoirC’est le deuxième Pélagie que je lis, le premier étant Pélagie et le bouledogue blanc. Encore une fois, je suis charmé par la prose riche et imagée de Boris Akounine. Par contre, si je dois lui faire un reproche, c’est qu’il a beaucoup tendance à pasticher les auteurs russes du XIXe siècle, probablement pour donner un ton plus juste à son histoire qui se déroule à cette époque. (Il utilise d’ailleurs un narrateur externe, témoin des événements, car il réfère souvent au contexte géographique de l’intrigue comme « notre province ».) Ça peut devenir lourd à la longue pour ceux qui n’ont pas l’oreille faite aux figures de style plus littéraires.

100 mots sur… Pélagie et le bouledogue blanc

PelagieBouledogueBlancOn s’attend d’un roman qu’il ait une fin bien définie ou, s’il se termine sur une note trouble, qu’il ait au moins un début fixé. Fi, Akounine n’a de cure de vos attentes banales et livre un roman qui commence en plein milieu de phrase: « …encore faut-il vous dire […] » Mieux encore, l’histoire se termine aussi sur des points de suspension… qu’on retrouve en tête de la première phrase du roman suivant de la série. L’auteur a carrément commencé sa nouvelle histoire dès les dernières pages de son premier livre.

Les dix derniers mots: Commencer une phrase dans un livre et la terminer dans…